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Toujours de l'oeuvre de Monsieur Christian Chevrier (Nantes)

 

problème de petite vérole chez la cuisinière, Cyr Adolphe est enrhumé, la mare du potager, on évoque la pension pour Stéphane apprendre l'anglais , l'Allemand Lettre du 19 octobre 1859
M.Belland des Communes écrit à sa fille Eudoxie, mére de Stéphane Dervillé, il est donc le grand père maternel, Stéphane a 11ans

Tampon Saint-Chéron
Tampon Limoges à Paris – 20 Octobre 1859

Mme Dervillé, Quay Jemmapes 38,  Paris

Saint-Maurice, 19 Octobre 1859

J’ai appris avec peine la contrariété que tu as eu ma chère Eudoxie en trouvant ta cuisinière avec la petite vérole, plus ou moins volante ; tu as pris le bon parti d’envoyer chercher ton médecin, et de te débarrasser de cette femme ;  je crois que tu ne dois concevoir aucunes craintes pour Jeanne, que tu as bien fait néanmoins, de faire vacciner de suite.
La petite vérole ne se communique généralement, quand on ne touche pas les malades, que lorsque les boutons commencent à sécher et qu’ils fournissent les petites molécules qui s’en échappent, enlevées par le vent ou autrement, inoculent le mal aux personnes sur la peau desquelles elles se fixent, lorsqu’elles ont une prédisposition à cette éruption. Il est extrêmement rare que des enfants de 1 à 2 mois ayent la petite vérole, cela ne s’est peut-être pas vu.
Cette bête de femme aurait du avertir ton mari du mal-aise et de la fièvre qu’elle a du ressentir, et surtout lorsque l’éruption a commencé à se faire, surtout que tu cuisinais avec tes enfants, mais elle préférait rester chez toi et empoisonner tes enfants, cela dénote une mauvaise femme.
Je te conseille de profiter de cette circonstance pour tâcher de voir la sœur de Marie, dis-le à la sœur de s’en occuper de suite dans tous les cas il ne faut admettre la vérolée chez toi, que lorsqu’elle sera bien guérie et qu’elle ait pris des bains, prévenir ceux qui vont ouvrir la porte de la renvoyer si elle se présente.
Je remercie bien ton mari d’avoir fait aussitôt ma commission. Je revois le journal. Je suis fâché qu’il soit enrhumé, il faut qu’il se ménage, c’est une maladie qu’on ne guérit promptement qu’en restant chez soi. 
Je suis obligé de faire faire une grande mare, dans le potager, n’ayant pu acheter le morceau de terre de la fontaine du saule, que j’avais montré à Mr Dervillé.
Cette grande mare, une fois pleine, me donnera j’espère assez d’eau pour le potager, alors nous ne prendrons au lavoir que ce qui sera nécessaire pour les fleurs du parterre et les Blanchisseuses.
C’est tout moins : on a déjà commencé à travailler, cela me forcera à rester jusqu’au 25 octobre au moins, cela dépend des ouvriers que je pourrai me procurer, car ils sont rares tout en les payant cher.
J’ai reçu des nouvelles de Cléomiss, Albane, était enrhumé mais gros et gras et pas long me dit elle.
Je pensais que son mari serait venu hier dimanche, faire une partie de chasse, mais non. Peut-être sera-ce plus tard.
Ton mari devrait profiter de son rhume pour venir passer quelques jours ici, le temps a été très beau depuis ton départ mais je crains qu’il ne se gâte, les vents étant au sud.
Il faut engager ton mari à chercher une bonne pension pour Stéphane, il est temps, il en a besoin, Sainte Barbe conviendrait je crois, car je pense qu’il  ne persiste pas dans la pensée de l’envoyer en Allemagne pour n’y rien faire que d’apprendre l’allemand qui ne lui servira peut-être jamais car il ne sera pas militaire et d’ ailleurs à 18 ans s’il apprendra l’allemand et l’anglais plus utile dans 18 mois
Milles excuses à tes enfants, amitiés à ton mari, un souvenir à la bonne sœur, et pour toi chère Enfant mes souhaits bien affectueux pour ta santé et ton bonheur. Tout le monde te regrette. C’est le sort des bons d’être aimés de tous.
Ton bon père Belland des Communes
PS : On classe une lettre d’Emilie ta tante, la pauvre fille n’y voit plus me dit-elle, aussi à peine peut-elle écrire, et ne peut plus lire ce qu’elle a écrit me dit-elle. J’en serai bientôt là.

 

 

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